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Organisées dans le cadre des actions de transfert du Réseau d’Innovation et de Transfert Agricole « Canne à Sucre », les deux journées de cette quatrième séquence du séminaire se sont déroulées sur la campus universitaire du Moufia. Elles ont été préparées et animées par le Cirad et la Chambre d’agriculture de La Réunion.

Les matinées des deux journées ont été consacrées à la présentation du principe de fonctionnement des outils de pilotage en matière de fertilité des sols agricoles et de fertilisation des cultures, ainsi qu’à leur prise en main.

Serdaf et Ferti-Run : les deux outils synthétisant l’expertise réunionnaise

Un outil de pilotage a pour objectif de synthétiser et de traduire opérationnellement l’expertise agronomique. Les planteurs réunionnais ont la chance d’avoir accès à deux outils d’aide au pilotage de la fertilité des sols et de la fertilisation des cultures : le système expert réunionnais d’aide à la fertilisation (Serdaf) et Ferti-Run. Pour la canne à sucre, ces deux outils peuvent être couplés au plus grand bénéfice des conseillers agricoles et des canniers.

Serdaf permet de tenir compte de l’état de fertilité chimique du sol pour déterminer les besoins de la canne et ajuster au mieux les apports de fertilisants nécessaires à l’atteinte des rendements visés. Grace à Ferti-Run, le recours aux fertilisants organiques locaux est valorisé et éventuellement complété au plus juste par des engrais minéraux.

Si la prise en main de Serdaf et Ferti-Run s’est basé sur l’existant, les matinées auront aussi été l’occasion d’échanger sur les développement en cours des deux outils :

« Fertirun est un outil collaboratif et évolutif. Des travaux sont en cours pour effectuer des révisions des données au sein de l’outil par un groupe multipartenaire dont le Cirad fait partie pour que l’outil se rapproche un peu plus de la réalité du terrain. Des réflexions parallèles sont menées pour rendre l’outil Ferti-Run plus ergonomique afin que conseillers et agriculteurs utilisent l’outil plus facilement »  explique Rémi Conrozier (ingénieur à la Chambre d'agriculture de La Réunion)

Une séance de travaux pratiques riche d’échanges

Les après-midi des deux journées ont fait la part belle à une séance de travaux pratiques en salle. Au travers d’un cas concret d’étude d’un petit territoire volontairement factice pour la pédagogie mais représentatif des particularités et des contraintes avec lesquelles doivent composer les canniers et leurs conseillers pour établir leurs plans de fertilisation.

Sur la base des analyses de sol et d’une liste de fertilisants disponibles dans la zone concernée, les conseillers ont proposé par petit groupe des plans de fertilisation adaptés à chacune des parcelles suivies. Après avoir calé des plans de fertilisation basés sur des engrais minéraux, les conseillers ont cherché à les optimiser en favorisant le recours aux fertilisants organiques locaux tout en promouvant une gestion durable de la fertilité des sols.

La séance s’est achevée par une discussion ouverte entre les participants et les formateurs sur les contraintes réglementaires, logistiques et économiques auxquels les canniers sont confrontés dans leur choix. « Les solutions proposées par l’outil ne doivent dicter ni le discours du conseiller, ni le choix des agriculteurs. Cela doit plutôt être utilisé comme un moyen d’évaluer le champ des possibles afin que la prise de décision soit la plus pertinente par rapport aux objectifs fixés » rappelle Matthieu Bravin (Chercheur au Cirad) aux conseillers techniques.

Les outils d’aide au pilotage : un élément clé du métier de conseiller agricole

Au final, cette séquence aura permis aux conseillers techniques de prendre conscience des bénéfices qu’ils pouvaient tirer de l’utilisation de ces outils de pilotage pour construire leur conseil aux agriculteurs.