ÁùºÏ²Êͼ¿â

Au Ghana, comme dans de nombreux pays africains, la capacité du secteur agricole et agroalimentaire à fournir des emplois productifs, décents, et avec des conditions de travail attractives est critique. Le Ghana a connu une croissance économique significative au cours des deux dernières décennies mais cette croissance ne s'est pas traduite par une augmentation comparable de l'emploi. Les changements structurels sont lents. Mais l’agriculture reste fortement pourvoyeurs d’emplois et de création de richesse pour le pays. Au cours des 20 prochaines années, la population active du Ghana devrait augmenter d'environ 10,2 millions de personnes, ce qui représente une hausse de 54 %.

L’emploi est une priorité nationale au Ghana comme l’illustre par exemple le programme “Planting for Food and Jobs” initié par le Ministry of Food and Agriculture (MoFA) depuis 2017. Cependant, les politiques de l'emploi et de l'agriculture fonctionnent souvent en silos et les connaissances manquent, tant au niveau du maillon de la production agricole que tout au long de la filière, sur les différents systèmes agricoles et les différentes modes d’organisation des filières qui sont le plus générateurs d’emplois de qualité. Dès lors, il est difficile d’identifier les options de développement du secteur agricole qui soient génératrices d’emplois décents. Par la production de données nouvelles sur le contenu en emploi de différents modèles de développement agricole, JobAgri vise à combler ce manque de connaissances en associant les acteurs nationaux aux différentes étapes de la méthodologie.

Afin de lancer le processus de production de connaissances, le Cirad et l’ISSER, avec l’appui du BIT et de la FAO, ont organisé un premier atelier réunissant les partenaires nationaux. Après avoir discuté l’approche conceptuelle et méthodologique ainsi que les indicateurs du travail que JobAgri souhaite renseigner, les acteurs ont identifié les enjeux prioritaires liés à l’emploi dans le secteur agricole. La quantité d’emplois mais aussi leur pénibilité ou l’importance de la santé ont été souligné par les acteurs. Ils ont ensuite effectué un premier classement de régions et de produits sur lesquels le projet devrait commencer à travailler au Ghana.

Dans les semaines à venir, l’équipe du Cirad et de l’ISSER préparera une enquête auprès de 1000 exploitations agricoles, 300 acteurs de l’aval des filières et 600 travailleurs et travailleuses, afin de documenter les aspects quantitatifs et qualitatif du travail en lien avec différentes échelles de production et commercialisation.