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Quatre sessions prévues sur la gestion de la fertilité des sols canniers

Transmettre des connaissances et impliquer l’ensemble des acteurs de la filière pour favoriser les interactions et élaborer une vision commune, tel est le but des quatre séquences participatives qui auront lieu entre octobre 2020 et juin 2021.

Le thème de cette première session (voir les trois autres sessions prévues plus bas) était :

• N°1 : Les fertilisants, leurs natures et fonctions

La journée s’articulait avec une matinée théorique et au programme :

• Un état des lieux sur les natures, fabrication et usages des engrais minéraux (Patrick Tiberghien, ACES)
• Un état des lieux sur les fertilisants organiques : natures, élaboration et effets sur la fertilité chimique, biologique et physique des sols, contextualisé à la Réunion (Laurent Thuriès, Cirad)
• Un focus sur les aspects réglementaires liés aux fertilisants organiques en agriculture biologique (Agathe Deulvot, Chambre d’Agriculture de la Réunion).

Un séminaire riche et des illustrations concrètes

La partie théorique était ponctuée d’interactions et d’animations ludiques (Amélie Février, eRcane) autour des fertilisants disponibles à la Réunion pour mettre en débat et ancrer les connaissances.

L’après-midi a été dédiée à deux ateliers de terrain animés par Laurent Thuriès, agronome au Cirad sur le site de l’exploitation de la SCEA Savanna à Saint Paul.

Les techniciens ont été invités, par groupe, à mettre en pratique la théorie discutée le matin.

Lors du premier atelier, ils ont pu mieux appréhender le suivi de procédé de compostage et l’échantillonnage avec des méthodes simples à mettre en œuvre sans équipement spécial et ils ont pu diagnostiquer concrètement la qualité des amendements en cours de transformation.

« Le but est qu’ils puissent conseiller le meilleur usage aux planteurs, en maximisant le bénéfice pour la canne et en limitant le risque de mauvaise recommandation et usage. Des solutions ont été imaginées ensemble pour « rattraper » d’éventuels problèmes d’élaboration d’amendements organiques et valoriser au mieux agronomiquement et économiquement ces ressources », explique Laurent Thuriès.

Le deuxième atelier a consisté en des démonstrations d’épandages de différentes fertilisants organiques. Il a permis de visualiser toutes les possibilités offertes par un épandage pour ce qui est des doses appliquées. Pour ce faire, les techniciens ont été invités à mesurer (visuellement et par pesées de matériau épandu récolté sur des surfaces définies) ce que représentent des doses épandues jusqu’à plusieurs dizaines de tonnes par hectare. Il a été discuté la façon d’optimiser l’homogénéité de l’épandage et les techniques post-épandage pour garantir l’efficacité des fertilisants.

Les prochaines sessions prévues dans les mois à venir porteront sur :

• N°2 : Le sol et ses interactions avec les fertilisants
• N°3 : La plante, ses besoins et ses interactions avec le sol
• N°4 : Les outils d’aide à la décision autour de la fertilisation

Assurer le transfert des connaissances de la recherche jusqu’au terrain

La fertilisation est un des piliers de la gestion durable d’exploitation cannière et la marge de manœuvre en matière de progrès et d’optimisation des pratiques est grande. Ce séminaire doit permettre de replacer les conseillers techniques au cœur du transfert devant aboutir à optimiser les pratiques de fertilisation par les agriculteurs. Pour cela, il s’agit de construire un socle commun de connaissances que l’ensemble des acteurs de la filière et en particulier les conseillers pourront confronter aux réalités du terrain et ainsi adapter au contexte de chaque exploitation agricole.

Les participants sont repartis avec des nouvelles connaissances prêtes à être mises en œuvre sur le terrain.

« On a vu les différents composts, comment identifier un bon compost et voir comment cela interagit avec le sol. Cette journée va me permettre de vulgariser ces informations auprès de mes planteurs pour optimiser leur tonnage de canne. Je mets surtout l’accent sur le fractionnement de l’engrais pour éviter les pertes par volatilisation par rapport à la chaleur ou fortes pluies. Aujourd’hui nous avons justement vu pourquoi les engrais contenant de l’urée ou de l’ammoniac étaient volatiles et donc comment palier à cet effet néfaste qui représente notamment un coût pour l’agriculteur. Tous ces éléments permettent de faire des rappels ou d’apprendre de nouvelles choses afin d’apporter ces connaissances aux planteurs », témoigne David Covindin, technicien agricole chez Tereos Océan Indien.