Un nouveau cap franchi pour le dynamique réseau CMBP (Common Microbial Biotechnology Platform)

22/09/2023
Avec plus de 65 membres, le réseau CMBP (Common Microbial Biotechnology Platform) continue son développement en mobilisant toujours plus d’acteurs de la région Asie Pacifique. Co-fondateur du CMBP via l’UMR Eco&Sols, le Cirad est un acteur essentiel de cette réussite autour de la promotion de l’agroécologie et l’amélioration de la santé des sols. Ce réseau possède et gère sur Hanoï une plateforme de microbiologie des sols, dispositif partenarial unique en son genre. Découvrez cette dynamique inspirante.
Didier Lesueur (ÁùºÏ²Êͼ¿â – Eco&Sols), Laetitia Herrmann (Université Deakin) sont rejoints par Van Long Nguyen, Viet San Le et Duy Quang Nguyen (de droite à gauche) ; Doctorants vietnamiens inscrits à l’Université Deakin
Didier Lesueur (ÁùºÏ²Êͼ¿â – Eco&Sols), Laetitia Herrmann (Université Deakin) sont rejoints par Van Long Nguyen, Viet San Le et Duy Quang Nguyen (de droite à gauche) ; Doctorants vietnamiens inscrits à l’Université Deakin

Didier Lesueur (ÁùºÏ²Êͼ¿â – Eco&Sols), Laetitia Herrmann (Université Deakin) sont rejoints par Van Long Nguyen, Viet San Le et Duy Quang Nguyen (de droite à gauche) ; Doctorants vietnamiens inscrits à l’Université Deakin © Cirad

Développer les pratiques agroécologiques et l’utilisation de biotechnologies microbiologiques pour améliorer la santé des sols et rendre durable la production agricole… telle est l’ambition du réseau CMBP. Le Cirad a été l’un de ses membres fondateurs en 2019 aux côtés de l’Alliance Bioversity international – CIAT (Vietnam), de l’agricultural genetic Institute (Vietnam) et de Deakin University (Australie). Didier Lesueur, microbiologiste des sols au Cirad, en assure la coordination.

En Asie du Sud-Est, un fort pourcentage de la population vit directement de l’agriculture ; l’enjeu est de taille et désormais pris au sérieux. Ce sont aujourd’hui plus de 65 membres de 19 pays, essentiellement d’Asie du Sud-Est, qui se sont engagés dans le CMBP. Universités, instituts de recherches, compagnies du secteur privé : tous les acteurs de la filière agricole se mobilisent pour répondre aux problématiques régionales liées à la mauvaise santé des sols qui affectent durablement la production agricole. Les pouvoirs publics se veulent moteur d’une dynamique visant à assurer une meilleure qualité des produits agricoles et des revenus plus conséquents pour les producteurs dont la santé est mise en péril par l’utilisation massive d’intrants chimiques nocifs pour eux et leur environnement.

Dans ce contexte, le CMBP entend améliorer la compréhension des relations entre le sol, les plantes et le climat pour améliorer la santé des sols et la résilience des écosystèmes. Objectif : créer des réseaux et partenariats pour exploiter l'expertise dispersée existante et accélérer le développement et la livraison de produits biologiques efficaces.

Le CMBP promeut l’agroécologie à travers des projets de recherche, des séminaires, des cours universitaires ou des formations pratiques. Concept clé : le « capacity building », à comprendre comme un processus de construction et renforcement de compétences individuelles et collectives au niveau national et régional. C’est l’une des finalités de la plateforme technique en microbiologie des sols basée à Hanoï. La plateforme accueille des doctorantes et doctorants, trois chercheurs ou chercheuses permanents et une dizaine de scientifiques dans un cadre inédit pour la région : deux laboratoires dont un propre à la microbiologie, une salle d’échantillons terrain, des congélateurs descendant à - 80°C, des incubateurs et des autoclaves… Un partenariat avec Deakin University, permet à des étudiantes et étudiants nationaux de compléter leur thèse de doctorat au Vietnam sur cette plateforme technique par des séjours de plusieurs mois à l’université de Melbourne en Australie.

Les recherches portent essentiellement sur les cultures régionales d’importance économique : thé, poivre noir, café, hévéa, plantes médicinales et légumineuses annuelles ou forestières. Depuis 2019, le CMBP a accompagné 5 doctorantes et doctorants, 7 étudiantes et étudiants en master et 8 en licence. Un bilan positif puisque plusieurs thèses ont déjà été menées à terme avec de nombreuses publications scientifiques sorties dans des journaux internationaux. A la clé : la possibilité, pour des producteurs sur le terrain de bénéficier des résultats de ces recherches et de les appliquer au quotidien.