Gestion forestière et changements climatiques en Guyane Française : les leçons du projet GFClim

14/10/2020
Le séminaire de restitution finale du projet GFClim qui s’est déroulé en visioconférence le 10 juillet 2020 a regroupé 62 participants sous la présidence de Hélène Sirder, 1ère vice-présidente de la Communauté Territoriale de Guyane, et l’animation de Géraldine Derroire, chercheure à l’UMR EcoFoG en Guyane. Le projet visait à réduire la contribution des forêts guyanaises exploitées aux changements climatiques et d’adapter la production de bois à ces changements. Les résultats du projet ont montré que l’exploitation de la forêt naturelle devra être optimisée, et que le recours à des plantations exploitées sur plusieurs cycles est souhaitable. Par ailleurs, les travaux ont mis à jour la grande vulnérabilité des essences actuellement exploitées aux changements climatiques tels que prédits par les scénarios d’évolution future du climat. Ceci implique de diversifier la gamme des essences forestières exploitées. Le projet GFClim a été coordonné par Bruno Hérault, chercheur au Cirad dans l’Unité de recherche ¹ó´Ç°ùê³Ùs et Sociétés. L’étude a associé des partenaires de l’Inrae, d’AgroParisTech, de l’université de Guyane, de l’université des Antilles et de l’ONF.
Paracou en Guyane
Paracou en Guyane

@ Cirad

Les forêts de Guyane française sont considérées comme vulnérables aux changements climatiques.

Le projet GFclim (2017-2019) a eu pour ambition de comprendre quelles sont les conséquences des changements en cours sur le fonctionnement des forêts du Domaine Forestier Permanent (DPF) et d’adapter les modes actuels de productions de bois afin de diminuer l’empreinte carbone de l’exploitation forestière et de l’adapter aux nouvelles contraintes climatiques.

 La synthèse du projet, présentée au cours de cette séance, a été l’occasion de mettre en lumière les points suivants :

  • Il n’est pas possible de maximiser à la fois les fonctions de stockage de carbone et de production de bois. Des stratégies de compromis entre les deux usages sont donc à trouver. L’exploitation du bois en forêt naturelle devra être optimisée en augmentant le volume de bois extrait par hectare afin de limiter l’extension des surfaces exploitées. De plus, le recours aux plantations forestières de production maintenues sur plusieurs cycles est souhaitable.
  • Des travaux de modélisation de la dynamique des forêts exploitées et d’écophysiologie montrent que la productivité en bois des principales essences exploitées risquent de diminuer avec les changements climatiques attendus, à cause principalement d’une diminution de leur croissance,  et d’une moindre capacité de récupération après la coupe. Les futures stratégies de la filière bois guyanaise devront donc diversifier les essences exploitées, en priorisant les essences les plus tolérantes.

Les auteurs de ces études envisagent maintenant d’intégrer dans l’élaboration des stratégies d’exploitation  les services écosystémiques autres que le stockage de carbone et la production de bois, en particulier la conservation de la biodiversité et des services qu’elle fournit.